mercredi 16 mars 2011

Légendes félines

De nombreuses histoires, faisant partie du folklore de certaines régions, courent sur les chats, nourrissant par le même temps sa légende. Petit tour du monde de ces histoires sur nos amis les chats...

France:


Pour cette première histoire, je vous emmène en Bretagne, en Gascogne, dans le Languedoc et en Provence, où le chat noir a nourri la légende dite du « Chat d'Argent ». Ce Chat d'Argent serait en fait un chat noir et diabolique, obtenu par un sorcier en échange de son âme. Portant deux petits sacs, il est censé se promener la nuit dans des lieux étranges, puis ramener des louis d'or ou de l'argent destinés à son maître dans un des deux sacs, l'autre demeurant vide. Or il faut lui prodiguer de nombreuses caresses à son retour, sinon il se vengera cruellement...On disait que le Chat d'Argent (ou Mandagot, ou encore Matagot) servait 9 maîtres, et qu'il conduisait le dernier tout droit en enfer...
Il semblerait cependant que cette histoire se soit transposée à celle dite du « Diable d'Argent »: le chat serait devenu un démon volant, laissant tomber sous ses pattes des pièces de monnaie. Voulant s'accaparer ce fabuleux trésor, la population aurait donc « tiré le Diable par la queue ». Cependant, il semblerait que le Chat d'Argent soit tout simplement une représentation du dieu romain Mercure (Hermès chez les Grecs), possédant de grandes ailes transparentes et cornées, qui s'étendaient des talons jusqu'aux épaules. Ce chat-là était également réputé pour posséder de nombreuses richesses.
Ces histoires ont largement défavorisé l'image du chat noir, qui a souffert (et souffre encore aujourd'hui) de la crainte des populations, qui le voient comme un animal apportant la malchance et le malheur.

La légende d'Angeline

En l'an de grâce 1338, dans un village de Gascogne appelé La Romieu, célèbre par sa belle collégiale édifiée depuis 20 ans, vivaient heureux Vincent et Mariette. Il était bûcheron et sa femme l'accompagnait souvent dans la forêt pour faire les fagots. Ils travaillaient dur, mais avec les volailles, le cochon, les légumes et les fruits du jardin, la table était garnie. Ils étaient mariés depuis 3 ans, lorsque Mariette mit au monde une petite fille qu'ils appelèrent Angéline. Hélas Vincent fût écrasé par un arbre qu'il abattait. Mariette, inconsolable, se laissa dépérir et deux mois plus tard, elle fût trouvée morte, tenant Angéline dans ses bras.

La petite fût recueillie par une voisine, et grandit avec ses enfants comme leur soeur. Angéline montrait une grande attirance pour les chats. Il y en avait toujours 2 ou 3 autour d'elle qui, la nuit, dormaient dans son lit. Elle partageait souvent son écuelle avec eux.
Angéline devenait, au fil des ans, une solide jeune fille qui aidait bien ses parents adoptifs aux travaux des champs, toujours accompagnée de ses chats. L'an 1342 et les 2 années suivantes, l'hiver fut rude, et le printemps et l'été si pluvieux qu'il ne fut pas possible d'ensemencer les champs. Il s'ensuivit une grande disette et malgré la distribution par le seigneur Arnaud d'Aux des réserves de la Collégiale, les habitants de La Romieu n'eurent bientôt plus rien à se mettre sous la dent. Ils pensèrent alors aux chats, si nombreux dans le village, et en firent de la gibelotte.
Les parents d'Angéline, sachant combien elle aimait les siens, acceptèrent qu'elle garde un chat et une chatte, à condition de bien les cacher, car les voisins ne demandaient qu'à leur tordre le cou. Angéline enfermait donc le jour les 2 minous dans le grenier, et la nuit les laissait sortir pour chasser. Mais la famine s'accentuait et beaucoup de villageois mouraient. Angéline et ses parents subsistaient péniblement, en récoltant des racines dans les bois, quelquefois des champignons, mais c'était piètre pitance. Très amoindris, ils purent néanmoins surmonter cette triste période et des temps plus cléments permirent enfin de récolter de quoi vivre.
Mais à La Romieu, où les chats avaient disparu, les rats avaient proliféré au point de menacer les récoltes. Angéline, avec des précautions infinies, avait pu cacher ses chats et ils avaient eu plusieurs portées. C'était une vingtaine de greffiers qui s'ébataient dans le grenier. Heureusement la maison était isolée.
Les villageois se lamentaient devant les dégâts causés par les rats. C'est alors qu'Angéline annonça qu'elle allait lâcher une vingtaine de chatons que les habitants pourraient adopter. Les rats disparurent rapidement et c'est ainsi qu'Angéline sauva La Romieu d'un nouveau malheur. Le village lui voua alors une éternelle reconnaissance.
La légende dit aussi que le visage d'Angéline, au fil des ans, ressembla de plus en plus à un chat et que ses oreilles se transformèrent en oreilles de chat.

Egypte :

Une légende égyptienne raconte ceci : un jour le dieu du Soleil, Rê, se fit attaquer par un serpent, et le serpent l'avala. L'Egypte fut alors plongée dans l'obscurité. Le Soleil étant source de toute vie, il fallut réagir, et Bastet, déesse chat, fut envoyée pour combattre le serpent. Elle l'attaqua et plongea ses crocs dans l'animal. En mourant, celui-ci recrâcha Rê. C'est ainsi que Bastet rendit la lumière aux Egyptiens. Cependant, en plantant ses crocs dans le serpent, Bastet avait avalé des morceaux de Rê; c'est ainsi qu'elle transmit à sa descendance des éclats du dieu Soleil, et ce serait la raison pour laquelle les pupilles des chats se rétractent selon la lumière : elles seraient entourées du cercle lumineux légué par Rê.
Cela expliquerait aussi pourquoi nos amis félins recherchent le soleil et ses chauds rayons....

Japon :

La légende du Maneki Neko :

Petite statue japonaise d'un chat levant une patte au niveau de l'oreille, elle est au centre de la culture japonaise, et est censée porter bonheur. Voici les légendes qui sont attachées à elle :

Au Japon, il y a très longtemps, un groupe de samouraïs aurait vu un chat en passant devant un temple. Lorsqu'ils s'arrêtèrent pour le regarder, ce dernier leur fit un signe en levant la patte au niveau de son oreille. Les samouraïs, intrigués par l'animal, s'approchèrent de lui. C'est alors que la foudre tomba à l’endroit précis où ils se trouvaient quelques secondes auparavant. Très reconnaissants, les samouraïs revinrent faire des dons au temple une fois devenus riches...

L'autre légende, qui ressemble un peu à la première, est celle-ci: 

Elle commence au début de l'ère Edo, au 17ème siècle. Il existait alors à Setagaya, qui était située dans la zone ouest de Tokyo, un temple en piteux état. Le prêtre de ce temple avait un chat appelé Tama, et parfois il se plaignait à ce chat de leur situation: "Tama, je te garde avec moi malgré ma pauvreté, n'y a t’il rien que tu puisses faire pour ce temple ?" Un jour, Naotaka Ii, seigneur du district de Hikone, fut surpris au retour de la chasse par une pluie diluvienne. Il décida de s'abriter sous un grand arbre qui se trouvait en face du temple et remarqua alors un chat dont la posture et le geste semblaient l'inviter à y entrer. Attiré par le félin, Naotaka quitta son abri de fortune, et bien lui en prit : aussitôt après, l'arbre fut frappé par la foudre. La vie de Naotaka avait été sauvée par ce chat qui n'était autre que Tama. A la suite de cet incident, Naotaka devint un familier du temple et de son prêtre. Le temple délabré devint celui de la famille Ii, et changea de nom pour devenir le temple Goutokuji. Désormais soutenu par le clan Ii, le temple devint prospère. Ainsi Tama le chat avait-il à la fois sauvé la vie du seigneur Naotaka et le temple de la pauvreté. Après sa mort, Tama fût inhumé au cimetière des chats de Goutokuji avec tous les honneurs, et son histoire donna naissance au Maneki Neko. 

Sources : 

http://www.la-romieu.com/

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